EXPOSITION

L’exposition Gisèle Buthod-Garçon, Résonances revendique la double ambition de présenter les créations récentes de cette céramiste qui ne cesse de nous surprendre, tout en instaurant des dialogues inédits avec les oeuvres de huit céramistes internationaux. Ces «résonances» explorent le noyau dur de l’oeuvre de l’artiste et ouvrent l’espace autour de ses sculptures, en créant des ponts entre des esthétiques variées, déployant ainsi une richesse artistique dont nous remercions chaleureusement les artistes qui se sont prêtés à cette réjouissante rencontre.

L’oeuvre de Gisèle Buthod-Garçon porte en elle une minéralité forte, exprimée par la subtile rudesse de ses matières, que l’on retrouve dans ses nouvelles séries Rêves de pierre et Rêveries blanches, dont la forme évoque d’abrupts sommets rocheux ou de vastes chaînes de montagnes.

Les effets de matière amplifient ce caractère, qu’ils se fassent noirs volcaniques, animés de reflets métalliques donnant de l’ampleur à la sculpture, ou blancs poudrés des crêtes enneigées, où l’opacité rencontre le translucide, où les gris de l’enfumage révèlent au passage les mouvements du volume.

Fruits d’un long parcours artistique, les Rêveries associent avec habileté le paysage au mouvement et à l’élan vital.

La référence au corps, inscrite de longue date dans son travail, se fait plus audacieuse. La montagne révèle des silhouettes en mouvement, des enchaînements de figures animées, vivantes, dansantes. Les cimes deviennent visages, les falaises se font épaules, hanches, courbes organiques, dévoilant la liberté du geste de la céramiste qui marie ainsi monumentalité géologique et valse des corps.

La primauté donnée au volume, à son amplitude et à ses lignes, à la vie intérieure de la sculpture se retrouve avec force dans le travail de plusieurs de nos invités.

Les sculptures de Claire Lindner, fascinantes d’étrangeté, vibrent d’un mouvement interne que l’intensité de ses chromatismes vient amplifier. Les volumes créés par Monika Debus sont intérieurement animés d’une forme de vie prête à éclore, mouvement encore souligné par leur décor graphique. La même préoccupation d’un espace vivant structure les constructions de Clémentine Dupré, enchevêtrement complexe de colombins associant la rigueur de la ligne à la rondeur de la courbe.

Par le souffle qui habite ses créations comme par la peau douce et lisse qui les recouvre, Zélie Rouby explore ce lien suggestif entre corps et céramique, jusque dans ses récentes Gouttes.

La matière est au coeur du travail de Camille Virot. Sa technique unique et personnelle, basée sur l’expérimentation, joue des superpositions, sédimentations de matières à la minéralité affirmée, aux textures multiples et telluriques.

A contrario, harmonie et douceur émanent de la rencontre entre les oeuvres de Gisèle Buthod-Garçon et de Sarah Clotuche : teintes pastel, nuances chromatiques, rondeurs enveloppantes, simplicité des volumes. Autre douceur, mâtinée de mélancolie cette fois, dans la série Nostalgie de Myung-Joo Kim, où la montagne noire, bien présente, renvoie à celle que l’artiste observait de loin, enfant, aujourd’hui symbole des années passées loin de son pays natal.

Un sentiment d’intériorité émerge, comme dans les longues silhouettes énigmatiques de Johan Tahon, habitées d’une présence, d’un mystère universel qui transparaît dans leur regard, dans leur mouvement suspendu. Spiritualité et silence, comme au travers des sculptures de Gisèle Buthod-Garçon.

Infos pratiques

Du 6 août au 6 septembre 2023, la galerie Terra Viva sera ouverte :

Tous les jours, de 10h à 13h et de 14h30 à 19h.