EXPOSITION

L’exposition “Impression soleil levant” réunit quatre céramistes qui explorent avec virtuosité le potentiel infini de la porcelaine pour exprimer leurs sentiments et leurs souvenirs, leurs joies et leurs peines.

 

Yuko Kuramatsu et Maria ten Kortenaar maîtrisent la technique nerikomi, qui consiste à colorer la porcelaine avant de construire son motif et de façonner sa pièce. Après avoir utilisé rigoureusement cette technique, un vent de liberté souffle aujourd’hui sur les créations de Yuko Kuramatsu. Maria ten Kortenaar poursuit son travail de fines formes cylindriques ornées de motifs colorés, inspirés cette année par de nouveaux thèmes. La jeune Ho Lai expérimente constamment les capacités plastiques de la terre. Ses formes sont construites par l’agglomération de pépites de porcelaine teintée. De son côté, Sara Dario imprime sur la porcelaine des photographies pour construire ses sculptures, vibrante célébration des joies éphémères de la vie.

Le monde de Mélanie Duchaussoy est un univers onirique dans lequel se croisent et se mêlent indistinctement humains et animaux. Dans ce bestiaire fantasque, difficile parfois de cerner l’origine des figures que l’artiste décompose pour ne garder qu’un élément signifiant et travailler la symbiose, l’hybridation. Sa sculpture, narrative, se dépouille au fil du temps tout en conservant sa force expressive, sa spontanéité et sa singularité. La couleur des émaux reste présente mais laisse peu à peu place à des teintes plus discrètes qui révèlent davantage la variété des terres colorées qu’elle mêle et recouvre d’un voile de porcelaine.

L’artiste s’empare à présent du thème du centaure, figure emblématique à travers le temps de l’union de l’homme et l’animal, qu’elle décline au masculin comme au féminin. De ce symbole antique de sauvagerie, qui a su inspirer les artistes de Rubens à César, elle tire des créatures majestueuses, solitaires, plantées avec force dans le sol.

Bison, ours, mammouth, rhinocéros… Ule Ewelt n’a pas peur des grands mammifères. Si elle a choisi de poser son regard sur les animaux préhistoriques, c’est pour mieux explorer la relation particulière qui lie l’homme à l’animal depuis l’âge de pierre, depuis nos origines. Fascination pour leur puissance et leur beauté, intérêt pour survivre et se nourrir, mais aussi peur face au danger qu’ils peuvent représenter : des émotions qu’elle cherche à retranscrire pour mieux nous relier à nos racines.

A travers ses sculptures imposantes qui restituent de façon instinctive la vie intérieure de ces créatures sauvages, l’artiste témoigne de son admiration pour les peintres de la préhistoire qui ont su capter l’âme de ces animaux. Les tonalités naturelles choisies, terres brutes, enfumées et oxydées, entrent en écho avec l’art rupestre. En choisissant l’argile, un grès fortement chamotté, elle nous renvoie aussi à la dimension minérale de ces grottes ornées.

L’hybride singularise aussi l’oeuvre de Bertrand Secret qui traverse les temps, les cultures et les formes du vivant, comme ses Children of Tomorrow, jeunes guerriers empreints de culture japonaise, enfants sauvages d’une société post-moderne.

Face à la perte de repères qui nous assaille et ouvre la voie au “chaosmos”, Bertrand Secret prône “une nouvelle manière d’être et de vivre avec le vivant” dont il défend une vision élargie, une “intimité relationnelle” avec toutes formes de vie, des champignons aux animaux sauvages ou domestiques. Emergent alors de son atelier des êtres hybrides, à forte dimension mythologique, puissantes figures d’un monde en mutation, entre hier et demain.

Ses dernières sculptures s’apparentent à d’énigmatiques bas-reliefs, épopées mystiques sous forme de grandes fresques murales, héritage de civilisations lointaines – de Babylone aux temples égyptiens -, des denses tableaux du Douanier-Rousseau, tout autant que projection écopoétique du devenir de l’homme intrinsèquement lié à celui de la planète.

Infos pratiques

Du 04 juin au 02 août 2023, la galerie Terra Viva sera ouverte :

– tous les jours, de 10h à 13h et de 14h30 à 19h.