EXPOSITION Ondes Sensuelles

Du 28 juillet au 28 août 2024

A l’origine, il y a la suavité de l’argile, douce au toucher, malléable et souple, autorisant toutes les recherches et expériences, pour peu que l’on sache lui parler… Mais cela ne suffit évidemment pas : il faut aussi la magie de l’artiste et de ses mains pour arracher à ce matériau destiné à se durcir sous l’action du feu un souffle de vie, une sensualité, une grâce toute organique.

Si les oeuvres aux accents charnels de Marie Rancillac ou de Zélie Rouby assument volontiers leur lien avec le corps, les céramiques d’Hélène Morbu s’en tiennent davantage à distance mais sont habitées d’une tendre et sobre poésie.

Les céramiques d’Hélène Morbu allient la rigueur du motif géométrique à la douceur de la courbe. La ligne tout en rondeur de ses vases et de ses petites amphores ne répond pas à une visée organique, mais s’inscrit dans une esthétique héritée de l’Art déco qui l’inspire, comme toute l’histoire de la céramique. Nées de la symétrie et de la rencontre d’une forme simple – celle de l’objet – et d’un décor composé d’une résille complexe, ses créations révèlent une sobriété raffinée.

La terre, subtilement teintée, s’habille d’une trame graphique réalisée par empreinte, variations de dessins soulignés par des pointes d’émail qui entrent en contraste avec la matité du grès nu. Les formes, gonflées par un souffle intérieur, soulignent ce dessin en le déformant parfois, dévoilant l’élasticité originelle du matériau.

Le moelleux d’une figue, le rebond d’un abricot ou la courbure d’une courgette… A travers ses sculptures, Marie Rancillac croque avec gourmandise et humour nos fruits et légumes de tous les jours. Un brin de malice habite cet univers végétal dans lequel nos modestes aliments singent parfois nos petits travers, nos hardiesses comme nos ardeurs. L’artiste s’amuse à insinuer des parallèles avec le corps humain, soulignant ici le galbe d’un fruit bien mûr, là l’alanguissement d’une courge sur un confortable coussin ou encore l’enlacement d’un couple. Partout émerge le charnu sous la peau d’argile.

Fraîcheur de ces primeurs, aux coloris souvent vivifiés par le contraste entre l’engobe et la terre brute, qui s’empilent volontiers en totems réjouissants et éminemment plastiques !

Les œuvres de Zélie Rouby, jarres aux formes suggestives ou «Gouttes» murales évoquant la rondeur d’un sein, respirent la sensualité.
Logique dès lors que ses sculptures s’incarnent désormais en prolongements du corps, tabourets ou tables basses, quand elles ne se transforment pas en lampes curieuses au long cou. Entre fonctionnalité et sculpture, le coeur de la céramiste balance et elle navigue volontiers d’une rive à l’autre, abandonnant rarement l’idée de l’objet utilitaire, même si c’est pour le détourner par des dimensions hors de propos ou par des textures inusuelles.

Le corps transparaît aussi dans son travail par le minutieux traitement de surface auquel elle soumet le grès, engobé poli comme une peau vivante et poreuse, évocation que le rose de certaines pièces vient encore accentuer.

Infos pratiques

Du 28 juillet au 28 août

 Juillet, août : ouvert tous les jours, de 10h à 13h et de 14h30 à 19h