EXPOSITION

L'Or du temps

Du 1er septembre au 10 novembre 2024

Il est des artistes qui suivent leur propre voie, loin des modes et des attendus de l’époque, concentrés dans une recherche personnelle, puisant tant aux traditions à réinterpréter, au vivant qui les entoure, qu’à leur monde intérieur et à leurs émotions. Nos deux céramistes de l’exposition L’Or du temps sont de celles-là.

Exigeantes et obstinées, Valérie Hermans et Karine Benvenuti poursuivent leur quête passionnée autour du feu qui transforme et révèle, guidées par leur regard aiguisé, leur goût affirmé pour les variations subtiles de l’émail, leur attention à la nature, à ses fugacités comme à ses pérennités.

L’art de Valérie Hermans naît d’un double regard : celui de la céramiste, manipulant la terre depuis l’âge de douze ans, et celui de la peintre calligraphe, longuement formée auprès d’un maître coréen. Au fil du temps, ces deux exigences se croisent et nourrissent un travail personnel, aux inspirations tant végétales qu’orientales, aux émaux profonds et sensibles.

L’exposition donne à voir trois de ses “familles”, comme elle aime à les appeler.

Les Petites créatures sont de délicates silhouettes animales qui surmontent des boîtes ou encadrent de légères coupelles. La ligne stylisée de l’animal, accompagne la rondeur de la boîte. Habillées d’un mince émail aux vibrations métalliques, ces porcelaines se parent de mille nuances irisées.

Une faune exotique peuple aussi ses petits panneaux au décor gravé, où les animaux évoluent au coeur de paysages miniatures nappés d’un émail blanc nacré qui laisse admirer la translucidité de la porcelaine.

Le paysage se retrouve sur les précieuses pièces ligranées. Ici la superposition de deux émaux métallescents et onctueux esquissent des reliefs, lignes de crêtes de lointaines montagnes.

De son parcours artistique mené en circonvolutions – arts plastiques, graphisme et finalement céramique -, Karine Benvenuti a acquis et conservé une indépendance créatrice qui lui permet de creuser son sillon en toute liberté.

La terre, c’est dans sa dimension géologique, tellurique, qu’elle inscrit sa quête sculpturale, laissant bien volontiers transparaître sa beauté primitive sous la délicate “peau” d’émail dont elle va l’habiller.

Sa démarche l’amène à la travailler de diverses façons. Traitées au corps à corps, dans une gestuelle ample et spontanée, certaines oeuvres révèlent des traces de griffures, des empreintes de mouvements. D’autres, montées au colombin, dégagent un sentiment de plénitude et de sérénité. Partout règne l’abstraction, la forme inattendue, parfois sobre comme un parallélépipède suspendu au dessus du sol, d’autres fois complexe et sauvage, tel un arrachement à la terre, ou encore emplie de douceur, rocher poli par le temps.

La nature guide son travail ; d’abord les paysages grandioses qui la happèrent, comme les sommets alpins enneigés ou l’espace désertique et magique du Tibesti (Libye). Et depuis deux ans, suite à un voyage en Islande, ce sont les lichens qui la fascinent. Ils sont partout, de tous les milieux, y compris des plus hostiles et l’ont conduite vers de nouvelles matières, des textures inédites, aux gammes chromatiques toujours sobres et naturelles.

L’exposition présente ces dernières recherches, en regard de pièces antérieures de l’artiste, et donne à voir la cohérence de ce travail marqué tant par la rigueur que par l’expressivité.

Infos pratiques

Du 28 juillet au 28 août

Septembre : Ouvert tous les jours, de 10h à 13h et de 14h30 à 19h
Octobre : Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h30 à 18h