Depuis qu’il a fait du Danemark son port d’attache en 1998, Jean-François Thiérion s’exprime en grand format : plats immenses, hauts vases-cônes et jarres aux dimensions exponentielles. Ces pièces affirment par la taille leur caractère sculptural et par leur simplicité leur caractère contemporain.
Son travail de décor superpose de multitude de couches d’engobes aux chromatismes peu communs – jaune acidulé, ocre rose ou bleu baltique – et à la texture poudrée. Sa dimension picturale s’inscrit au rythme des traces du pinceau ou de ses doigts, dans une fresque abstraite ponctuée de temps distincts.
Ses nouvelles pièces s’inscrivent toujours dans la grande famille des cylindres tournés et arborent volontiers des éléments caractéristiques d’une fonctionnalité (anses, couvercles, prises). La maladresse évidente de leur ajustement trahit leur utilité désormais dépassée et introduit une forme d’humanité. La terre rouge demeure visible sous l’habillage savoureux de l’émail qui coule et se répand en une couche onctueuse.