Les sculptures de terre cuite de Michel Wohlfahrt portent la marque d’une bataille pour faire émerger la figure humaine de la masse informe. Ecorchures, éraflures, stries profondes, arrachements, enfoncements de doigts… tous ces signes d’une lutte – lutte qui semble présider à leur naissance – se lisent à la surface des statues. Les visages, schématiques, ne portent aucune marque d’identité. Ces figures ne sont que personnification de la difficulté à être, à s’affirmer.
Pourtant, sa sculpture traduit aussi sa fantaisie, sa volonté affirmée de conserver un regard d’enfant amusé et libre sur le monde, fuyant le bon goût comme la peste.
Ainsi, face aux figures de liberté qui ont fait sa renommée (ses « Hommes bleus » du désert par exemple), il a multiplié les sujets plus drôles, plus coquins, voire provocants. Ainsi ses bronzes récents associent figurines enfantines et sujets graves dans d’ironiques créations à la théâtralité frappante.